dimanche 29 juin 2008

À en perdre son latin

Prenez le parler d’un Gaspésien, celui d’un "bleuet" du Lac St-Jean et de quelqu’un de l'est de Montréal. Mélangez le tout. L’équivalent norvégien de la langue que vous venez de créer est le nynorsk, une des deux langues officielles de Norvège. Les variations régionales (les dialectes) sont plus grandes en Norvège qu'elles peuvent l'être au Québec, mais j’ai choisi cette image pour vous donner une idée !

Mais les choses sont un peu plus compliquées que ça… Pour poursuivre avec mon image, le Montréalais se sent à l'aise avec un tiers des mots, mais pas pour le reste, alors il n'emploie pas le nynorsk et préfère utiliser son dialecte, ce qui est plus simple. Le résultat est qu'il n'y a personne qui parle réellement le nynorsk, même si, dans certaines écoles, on l'enseigne. Aussi, par exemple à l'épicerie, les mots qui figurent sur les affiches sont du nynorsk.

La deuxième conséquence, c'est que les variations dans le parler, selon qu'on est dans un coin ou l'autre du pays, sont énormes. Il y a deux langues officielles en Norvège : celui dont je viens de vous entretenir, le nynorsk, qui a été créé à partir des nombreux dialectes norvégiens. Il y a aussi celle qu’on entend à Oslo, le bokmål (la langue des livres). En marge de ces deux langues, une foule de dialectes sont employés selon qu’on se trouve à un endroit ou à un autre en Norvège.

Tout ça donne des résultats étonnants : par exemple, un collègue d’Yves a deux filles issues de deux mariages différents et elles ne parlent pas la même langue. L'une parle un dialecte qui s'approche du nynorsk et l'autre, le bokmål. Un autre collègue de ma douce moitié a un enfant qui, au fil du temps, s'est mis à parler la langue de la "barn-t.v." la télévision pour enfants…

Ça me ferait drôle que mon biquet parle une langue différente de la mienne... Peut-être parce qu'au Québec, la question linguistique est particulière, noyés que nous sommes dans un océan anglophone. Pourtant, ma maman est Française et ayant toujours vécu au Québec, je parle le québécois et ça me semble tout naturel !

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